A propos / About
Vit depuis peu dans le Finistère.
A l’origine, très peu d’images, une dizaine de photographies de famille, parfois de
minuscules reproductions format timbre poste, rescapées, témoins d’instants de vie sur des terres lointaines... Elles résonnent comme un trésor à ne pas perdre et, au cours du temps, rarement, s’étoffent. Certaines photographies sont devenues des icônes, tel un leitmotiv qui m’accompagne. Une photo d’identité de ma grand-mère, si jeune ; ma mère et son père dans un décor de film, au pied du mont Fuji ; mon père et ses frères endormis sur le pont d’un ferry. Sans repères.
Dépays est une balade, un journal intime, une déambulation géographique et mentale. Fragments de paysages et de vies, composent la cartographie d’un pays, le mien, comme un écho singulier au monde. Des images matrices, surgies d’un entre-deux, venues d‘une lointaine mémoire, se rattachent aux légendes familiales et à des mythes fondateurs. J’invoque mes origines et aussi celles du monde. Un territoire anachronique apparaît. Je prends pied.
Flashs. Eblouissements. Etonnements. Un oiseau passe. Vue du ciel à l’aube, la terre. Entre deux marées, je parcours l’estran. L’eau, goutte à goutte soudain ruisselle en sortant de la grotte. Le ressac de l’océan me berce. Quelque part on plante un arbre.
Quelques personnes, des proches, des inconnus, des autoportraits, preuve qu’on était bien là. On ne sait pas quand c’était, ni où. Partout et nulle part.
Instinctive, bougée, surimprimée, floue, la photographie comme une expérience
renouvellée... aucune certitude et le hasard est bienvenu. Témoin de ces moments de présence totale au monde, à l’univers. L’image sera comme par magie ou ne sera pas.
J’accumule les images, qu’elles soient argentiques, numériques, téléphoniques ; je m’approprie celles d’anonymes et des archives de toute sorte. Je photographie lors de pérégrinations. Je collecte des sons. Au fil du temps se sédimente un réservoir d’images que j’oublie, retrouve, associe, duplique, superpose. Quand elles manquent, je les fabrique en les mixant, je les traite différemment, comme un patchwork ; certaines deviennent sonores. C’est le début d’un récit qui peut prendre la forme d’un livre ou d’un film photographique.
J’explore différents temps et territoires dans une série d’allers-retours pour évoquer une traversée mémorielle.
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Originally, very few images, about ten family photographs, sometimes tiny postage stamp-sized reproductions, survivors, witnesses of moments of life in distant lands... They resonate like a treasure not to be lost and, over time, rarely, become more fleshed out. Some photographs have become icons, like a leitmotif that accompanies me. An ID photo of my grandmother, so young; my mother and her father in a film set, at the foot of Mount Fuji; my father and his brothers asleep on the deck of a ferry. Without landmarks.
Dépays is a stroll, a personal diary, a geographical and mental wandering. Fragments of landscapes and lives, make up the cartography of a country, mine, like a singular echo of the world. Matrix images, emerging from an in-between, from an in-between time, from a distant memory, are linked to family legends and founding myths. I invoke my origins and also those of the world. An anachronistic territory appears. I find my footing.
Flashes. Dazzling. Astonishment. A bird flies by. Seen from the sky at dawn, the earth.Between two tides, I walk along the foreshore. The water, drop by drop, suddenly trickles as I leave the cave. The ocean’s undertow rocks me. Somewhere a tree is planted.
A few people, relatives, strangers, self-portraits, proof that we were really there. We don’t know when it was, or where. Everywhere and nowhere.
Instinctive, moved, superimposed, blurred, photography as a renewed experience... no certainty and chance is welcome. Witness to these moments of total presence in the world, in the universe. The image will be as if by magic or will not be.
I accumulate images, whether they are film, digital, telephone; I appropriate those of anonymous people and archives of all kinds. I photograph during peregrinations.
I collect sounds. Over time, a reservoir of images sediments that I forget, find, associate, duplicate, superimpose. When they are missing, I make them by mixing them, I treat them differently, like a patchwork; some become sound.
It is the beginning of a story that can take the form of a book or a photographic film.
I explore different times and territories in a series of back-and-forths to evoke a memorial journey.
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